Je serai Reine

L’été dernier, me promenant dans une brocante, je suis tombée sur ce trésor : des portraits carte de visite, de ceux qui ont fait la fortune de nombreux photographes dans la deuxième partie du XIXème siècle, en France notamment. 

Les photographies des femmes et des fillettes m’ont particulièrement marquée. Leur discipline face au photographe est saisissante, tout y est maîtrisé, contrôlé : les postures, les cheveux, le tombé soigné des vêtements, les tailles oppressées dans les corsés et la raideur de la mise en scène. Le XIXème siècle est particulièrement contraignant pour les femmes en France. 

Pourtant, dans leur regard, il m’a semblé saisir autre chose, une contradiction, une volonté sous-jacente de s’échapper de cette domination, ou une rêverie muette d’un ailleurs plus libre. 

A leur indignation silencieuse, à leur révolte intérieure, à leurs espoirs secrets, j’ai eu envie de donner une voix.